vendredi 5 octobre 2012

FÈS/ECOLES PUBLIQUES: LES CLASSES «EXPLOSENT»

SURPEUPLEMENT des classes et déficit en ressources humaines. A l’instar de plusieurs établissements publics à travers le Royaume, ceux de la région de Fès-Boulemane subissent également le même sort. C’est ce qui ressort en effet de la conférence de presse tenue récemment à l’Académie régionale de l’éducation et de la formation (Aref) à l’occasion de la rentrée scolaire 2012-2013.
«Sur les 9.704 salles de classe que compte la région Fès-Boulemane, 2.552 sont surpeuplées et accueillent plus de 41 élèves, soit un taux de surpeuplement en hausse de 10% par rapport à l’année dernière», fait observer Mohammed Ould Dada, directeur de l’Académie. Pire encore, dans certaines classes l’on trouverait plus de 60 élèves. «Ce phénomène est le résultat notamment du déficit enregistré en matière d’enseignants, ainsi que du retard accusé dans les travaux de construction et d’extension des établissements lancés dans le cadre du plan d’urgence», ajoute-t-il.
En fait, sur les 52 établissements scolaires dont les travaux de construction devaient débuter en 2011, 18 seulement sont en cours de réalisation. De plus, les travaux de construction des autres établissements n’ont pas encore démarré. «Toutefois, nous nous attendons à ce que 22 nouveaux établissements voient le jour au cours de cette année», espère le directeur de l’Académie.
L’autre problème relaté par le responsable régional est celui du déficit en ressources humaines. Lequel déficit est estimé à 116 enseignants pour le cycle secondaire collégial. Pour ce qui est du cycle secondaire qualifiant, c’est un manque de 59 enseignants qui est enregistré. A noter que le déficit en ressources humaines est constaté également chez les inspecteurs de l’enseignement, dont le nombre ne dépasse pas 140 pour les 523 établissements scolaires que compte la région. Ces derniers ont accueilli cette année plus de 368.046 élèves, contre 358.999 en 2011-2012, soit une hausse de 2,52%. Signalons que ce sont quelque 44.198 qui sont inscrits au titre de l’année en cours dans les écoles privées, soit une hausse de 5,68% par rapport à la rentrée de 2011-2012.
Pour Ould Dada, les efforts menés actuellement devront participer à la dédensification des classes. En effet, la région comptera bientôt 9 établissements scolaires de plus (959 contre 950 en 2011). De même, la mise à niveau des infrastructures scolaires avance bien. «Au total, 94 établissements scolaires et 4 internats seront réhabilités cette année. 252 autres connaîtront la construction d’infrastructures sanitaires». «Nous avons restauré et aménagé un nombre important d'établissements scolaires qui se trouvaient dans un état de délabrement avancé», souligne Ould Dada. Chiffres à l'appui, ce dernier a affirmé qu'en 4 ans, quelque 252 écoles ont bénéficié d'une véritable cure de jouvence. L'initiative de l’ancien wali de la région, a permis la création de la "fondation des écoles de l'espoir". Avec l'appui de mécènes de renom, l'entité a participé activement au remplacement des établissements scolaires préfabriqués par ceux en dur. Avec un budget de départ de l'ordre de 30 millions de DH, la fondation a ciblé plus de 126 écoles. Son plan d'actions était même considéré comme un projet pilote. Il a été présenté et lancé par le Souverain, en personne, dans le cadre du plan d'urgence.
Le renforcement des structures en milieu rural n’est pas en reste. Ici, le nombre des enfants scolarisés a atteint cette année 83.047 contre 78.682 en 2011-2012, soit une hausse de 5,55%. «Ces chiffres ont été réalisés grâce, essentiellement, aux mesures d’encouragement de la scolarisation par le biais du soutien social aux familles démunies dans le cadre du programme Tayssir», explique le directeur de l’Aref. Ce programme, rappelons-le, a pour objectif d’assurer un revenu aux familles pour la prise en charge des dépenses liées à la scolarisation de leurs enfants. Cette année, ce sont quelque 27 communes rurales qui en bénéficient, soit un total de 48.358 élèves. Enfin, 54.423 élèves devront bénéficier des cantines scolaires, soit 9% de plus qu’en 2011-2012.